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Mélancolies

Mélancolies

11 avril 2016

François, Encore une fois, me voilà…

J’aime sortir pour vous écrire, il règne devant la maison une lumière si vive, si brasillant que j’ai dû prendre mes lunettes et mon panama tout esquinté. Vous me connaissez, je suis d’un naturel plutôt longanime mais cet hiver qui se prolonge, avec ses coups de vent à répétition m’ont rendue acariâtre, d’aussi méchante humeur qu’un pou ne trouvant que des chauves. En effet si le soleil frime, les nuages plombés s’accumulent, je ne serais pas étonnée qu’un violent coup de tonnerre me cogne le cœur et me fasse décoller une fesse, de stupeur.

J’ai, j’allais écrire couru, mais trottiné serait plus juste, ramassé mes gilets en laine qui séchaient, placides sur le fil. A présent j’attends que le sol sèche, un petit coup de propre, après avoir mis toute la marmaille récalcitrante dehors. Quatre bouches à nourrir, quatre voraces, difficiles par-dessus le marché ! Et seize pattes, souvent boueuses, pour lesquelles un paillasson n’a d’utilité que lorsqu’il est possible d’en arracher les fibres.

Vous voyez, je ne gonfle pas mon CV, j’ai la vie ordinaire, d’une femme ordinaire, qui vit au ralenti. Ma vie n’est faite que de petites choses, petites choses auxquelles je donne plus ou moins d’importance.

Je retourne bientôt à l’hôpital, j’ai un bloc à prévoir, une petite intervention que je repousse depuis des lustres, mais là j’ai mal alors bon gré…malgré, je vais repasser à la boucherie. Le chir est chou, il m’a déjà eu entre les mains, ce sera la troisième fois. Il part souvent en mission avec la marine, alors qui sait, je pourrais encore repousser jusqu’à la rentrée. Ceci est mon corps, pas raccord. Mais… je l’admire, pour sa vaillance, pas pour sa beauté, oh non.

Mélancolies

Ma tisane des marmottes refroidit.

Aujourd’hui je traine ma mélancolie, comme une serpillère, une tristesse essorée, une fausse idée de la pureté, trop près de la salissure. Toutes les nouvelles du monde m’oppressent, le nivellement par le bas, la norme de la médiocrité. Parfois j’en viens à me dire que si l’humanité disparaissait, elle l’aurait bien cherchée et en pensant cela je croise les doigts, qu’au moins certains animaux survivent… Un scandale en pousse un autre, et puis un autre, encore un autre, pour la route…

Ces dernières années souvent je me réjouis de ne pas avoir eu d’enfant, c’est un réel bonheur. J’ai une confiance des plus limitée en l’avenir oui en plus d’être longanime, mélancolique et contemplative, je suis pessimiste, en dilettante. Vous me direz que tout le monde a plus ou moins peur de l’avenir… C’est vrai Au fond je crois que je ne voulais surtout pas reproduire le schéma familial.

De toute ma vie Pas une seule fois Je n’aurais prononcé Le mot, maman Papa.

François Il pleut à présent, je suis rentrée, j’ai fait un feu, le bois est humide, il fait pichhh, la pluie est là, elle martèle, c’est bon d’être à l’abri. Non je ne me rappelle plus de vos deux vœux, j’ai un vague souvenir, qui faisait état de votre désir... de faire un tour dans ma chignole, j’ai deux pneus neufs mais il pleut à l’intérieur. Et peut-être une virée à la pêche à pied ? pendant les grandes marées, mais je m’avance, je suppute, je ne sais plus…

François J’aimerais passer ma main dans vos cheveux, même courts.

lg

Mélancolies
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14 mai 2016

Chère Laurence,

Nous nous étions donné rendez-vous à la fin du mois de mai et me voici me voilà, fidèle au poste, tel un rayon de soleil tout beau tout fringant pétillant frétillant, comme un gardon, sémillant, comme un jeune homme… Me sentez-vous réchauffer votre nuque délicate ? (oh ! l’autre qui se la pète… je t’ai déjà dit mon bubu de ne pas trop en faire, de ne pas tomber dans la mièvrerie… petite voix de Lily qui résonne dans ma tête…)

Ah Laurence… en réalité, j’essaie de faire le gai, de simuler la joie, de me donner de l’entrain, d’adopter la méthode Coué, en somme, quoi ? Car, à dire vrai, c’est à un rayon de soleil bien timide, bien chagrin, digne de notre printemps, que vous avez affaire ; tant bien que mal, il tente de percer la couverture de nuages, épaisse et grise, pour atteindre et caresser votre nuque dévoilée.

Ce début d’année m’a cruellement éprouvé et je crains que les derniers événements de ce printemps aient entamé durablement mon optimisme flamboyant… Les angoisses m’oppressent, le cafard m’étreint… Voyez, je ne suis pas de très agréable compagnie, mais je suis au rendez-vous... mêlons nos mélancolies, à l’envi, nos vagues à l’âme, au goût amer…

Je relis votre lettre… Votre tristesse me touche… Comme je la comprends… un scandale en pousse un autre… une mauvaise nouvelle en pousse une autre, qui en pousse une autre… Comme vous, je me réjouis de ne pas avoir eu d’enfants, ainsi, de nous seuls, sommes-nous finalement responsables…

Oui, votre tristesse et vos confidences, si rares, me touchent et me rendent tout, liquide (sourires et je te fais le coup de la virgule… ni vu ni connu, tu n'y vois que du feu...) mais je ne peux m’empêcher de sourire en relisant votre lettre et en vous imaginant, fesse gauche ou fesse droite, ou les deux, décollée de stupeur… Mais où donc allez-vous chercher toutes ces expressions, nom d'une fesse d'huître ! Vos lettres sont toujours un régal, votre humour, infernal, (re-coup de la virgule, ni vu ni connu, je t'embrouille, ma poule!) sèche la larme qui point immanquablement au coin de l’œil, mouillant délicatement la commissure de mes paupières.

J’ai mis du temps à vous répondre, malgré tout, je suis au rendez-vous, en avance même, mais ma conversation est bien pauvre… Je blablate… N'allez pas croire que vous ne m'inspiriez pas, non non, ne croyez pas cela, ce serait une infamie, mais mon quotidien est morose, j'enchaîne mes librairies, sans grand enthousiasme, et j'entasse des piles de livres autour de moi, comme autant de remparts contre les vicissitudes et horreurs de notre monde.

Le printemps est bien timide cette année encore, le soleil est-il mouru aussi ? (sourire)

Si ma conversation est pauvre, je ne me lasse pas de la vôtre. Ne manquez pas de me donner de vos nouvelles, et surtout dites-moi tout sur votre grand corps, dont les caprices me contrarient.

Votre François

Je vous rassure, vous avez bonne mémoire, très bonne mémoire… et vous supputez très bien, ma chère… (clin d’œil appuyé)

Deux pneus neufs ? Vroum vroum vroum !! A fond la chignole !

Au fait ! Dites ! Moi aussi, je veux être votre garagiste ! Il se prend pour qui l'autre, à vous attendre comme ça, à Plouguerneau City… Je vais lui la faire manger son hostie, moi, non mais ! Et toute la patène, s'il continue, le goujat ! Et le calice jusqu'à la lie ! N'étais-je pas le premier en date, à prononcer votre mot fétiche, si doux ?

J'espère que vous lui avez posé un lapin.

Rien à voir ! Mais l’autre jour, en m’apercevant dans le petit écran, je me suis trouvé dans la diction un petit quelque chose de giscardien, le mouvement de la bouche, vous voyez ? J’en ai été tout horrifié. Veuillez me rassurer sur ce point ainsi que sur ma nouvelle coupe de cheveux, qui ne semble pas vraiment à votre goût… Maintenant, je ne coupe plus, pour être « parfait » pour la rentrée ; à septembre, alors…

LD

Vroum! Vroum! Vroum!!! La première, la première, la première....

Vroum! Vroum! Vroum!!! La première, la première, la première....

.... la première.... A L'O!!!

.... la première.... A L'O!!!

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L
le temps passe avec nous, parfois sans nous, et nous nous retrouvons, chaque fois avec plaisir...
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L
Jeudi, il se taille, le chenapan, il ferme la porte... le coquin... et l'été qui n'aime pas là...